La république allemande

Né à Heidelberg et compagnon sellier, Friedrich Ebert entame déjà à Brême une carrière politique qui le mène de secrétaire ouvrier à organisateur de la centrale du parti à Berlin, et, en 1913, il prend la succession d’August Bebel à la tête du Parti social-démocrate. Tenu par le principe d’une unicité des interventions vis-à-vis de l’extérieur, le social-démocrate pragmatique qu’est Ebert se tient à l’écart des vieilles querelles sur le révisionnisme et la lutte des classes. Comme la majorité de ses camarades, il voit la guerre comme une guerre défensive juste, et par conséquent comme une chance pour la social-démocratie de sortir de sa mauvaise réputation de compagnons sans patrie et d’être reconnue comme ayant participé au destin politique futur. Pour cela, l’approbation des crédits de guerre et la préservation du Burgfrieden (paix des forteresses) représentent des étapes nécessaires. Le fait que le Burgfrieden ne résiste pas à ses oppositions internes et les divisions au sein du SPD coûtent beaucoup d’énergie au président. La perte de ses deux fils au front contribue à affaiblir à la fois psychiquement et physiquement Ebert, auparavant si robuste. Pendant la révolution, il dirige le Conseil des commissaires du peuple et devient le garant d’une transition conforme au règlement entre la monarchie et la démocratie. En 1919, il est élu premier président du Reich de la première république allemande. Au cours des années de crise qui suivent, son rôle d’ardent défenseur de la constitution et de combattant déterminé contre les tentatives de putsch venant de la droite et de la gauche lui permet de gagner en notoriété. Friedrich Ebert meurt en 1925 à seulement 54 ans. Il est inhumé dans sa ville natale d’Heidelberg.