L’identité alsacienne

Né à Sélestat, Marie-Joseph Bopp étudia la philologie à Strasbourg et obtint son doctorat en 1916. Il enseigna le français, le latin, le grec et l’allemand jusqu’en 1960 au lycée Bartholdi de Colmar. Mobilisé en 1914, il avait été déclaré inapte au service militaire et servit uniquement pendant six mois en Poméranie. Son père, agriculteur et fromager, avait opté et combattu pour la France en 1872, avant de revenir en Alsace quelques années plus tard. Pour redevenir citoyen, il dut se faire naturaliser allemand. En 1919, Marie-Joseph Bopp se vit donc attribuer une carte d’identité B, c'est-à-dire, réservée aux Alsaciens ayant un parent étranger. Il publia dans les années 1920 des pièces de théâtres dont une, attaquant le système des commissions de triage, fut censurée (Zwesche Fihr un Liecht). Il entra dans le mouvement autonomiste clérical après 1924 et s’attacha à défendre les particularismes ré-gionaux. Durant la Seconde Guerre Mondiale, son opposition au nazisme lui valut d’être souvent soupçonné et il fut arrêté en 1944. Grand spécialiste de l’histoire littéraire et sociale d’Alsace entre le XVIIIe et le XXe siècle, il constitua un fonds documentaire très important, rassemblant des documents de toute nature, et en particulier un dictionnaire des pasteurs d’Alsace. Il publia dans nombre d’annuaires de sociétés d’histoire alsaciennes et fut nommé Chevalier de la Légion d’honneur en 1961.