France et Allemagne

Originaire d’Obernai, René Schickelé entre au collège épiscopal Saint-Etienne de Strasbourg en 1896. Il publie dès 1899 dans la revue Die Heimat et rédige d’autres articles sous le pseudonyme de Paul Savreux. Après ses études à Strasbourg, il voyage en Allemagne, à Munich et Berlin. En 1904, il devient responsable pendant quelques mois de la revue Magazin für Kunst und Litteratur, en 1911 de la Strassburger Neue Zeitung, après avoir écrit pour des journaux parisiens. Son premier roman, Der Fremde, paraît en 1907. Dans sa trilogie Das Erbe am Rhein, il décrit le paysage rhénan comme un tout qui exhale l’apaisement et la plénitude. En 1915, il prend la direction de la revue expressionniste Die Weissen Blätter qu’il assurera jusqu’en 1920 et devient l’un des chefs de file du mouvement. En novembre 1918, il participe à Berlin à la « révolution de novembre » et prend ensuite la citoyenneté française. Avec la montée du nazisme, Schickele prend ses distances avec l’Allemagne et décide de s’établir en Provence. Il est exclu de la Preussische Akademie der Künste. Hormis Le Retour qu’il écrit en 1935, il rédige ses textes en allemands. Ecrivain bilingue né d’une mère franco-phone et d’un père alsacien, René Schickelé s’est attaché à remplir au fil de son œuvre une mission de médiation entre la culture française et la culture allemande, à mettre en exergue la double culture de l’Alsace.